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EQUAL SALARY

Le 1er aout 2024 : 10 ans de la Convention d’Istanbul

UN JALON EN MATIERE D'EGALITE

31 Juil 2024
Par Simonetta Sommaruga, ancienne conseillère fédérale et présidente de la Fondation EQUAL-SALARY.

L’idée d’une Suisse où les femmes et les filles peuvent vivre sans peur et sans violence s’accorde parfaitement à une fête nationale. La Convention d’Istanbul, entrée en vigueur il y a exactement 10 ans – le 1er août 2014 – illustre ce que nous pouvons faire pour y parvenir.

Le thème de la violence contre les femmes m’a préoccupé dès ma jeunesse. Je travaillais alors de nuit à la « Maison pour femmes battues » de Fribourg. J’y ai vu ce que cela signifiait lorsque des femmes devaient quitter précipitamment leur foyer, souvent avec leurs enfants, à cause de la violence de leur mari ou de leur partenaire.

Près de trente ans plus tard, en tant que conseillère fédérale, j’ai pu mettre en place quelques mesures pour mieux protéger les femmes contre la violence. J’ai notamment demandé aux Chambres fédérales d’adhérer à l’un des principaux accords internationaux pour la protection des femmes contre la violence. Le Parlement a accepté cette proposition.

La « Convention d’Istanbul » est entrée en vigueur le 1er août 2014. Son objectif est de mettre fin à la violence envers les femmes et les filles. Elle concerne toutes les formes de violence qui touchent exclusivement ou principalement les femmes. Le fait que cette date coïncide avec notre fête nationale est un pur hasard. Mais l’idée d’une Suisse où les femmes et les filles peuvent vivre sans peur et sans violence s’accorde parfaitement à une fête nationale. La Convention d’Istanbul montre ce que nous pouvons faire pour cela.

Elle stipule que l’on ne peut mettre fin à la violence contre les femmes que si les femmes et les hommes sont égaux en droit et en fait. Cette prise de conscience est cruciale : la violence contre les femmes est la conséquence de la discrimination sociale à leur égard. Mais la violence contre les femmes est tout autant la cause de l’infériorisation des femmes dans la société. Cela signifie que la lutte contre la violence faite aux femmes est indissociable de l’égalité des sexes. Pour mettre fin à la violence contre les femmes, c’est l’ensemble de la société qui doit agir.

La « Convention d’Istanbul » s’adresse donc aussi aux hommes et aux garçons. Même si la majorité des hommes et des garçons ne commettent pas de violence à l’égard des femmes, ils sont eux aussi invités à apporter leur contribution. En dénonçant publiquement la violence contre les femmes, en s’opposant aux propos dégradants sur les femmes et en ne se taisant pas. En remettant en question les rapports de force historiquement inégaux entre femmes et hommes et en contribuant à les surmonter. Mettre fin à la violence contre les femmes est une tâche qui incombe aux femmes et aux hommes.

Jusqu’à présent, 34 États se sont engagés à mettre en œuvre la Convention d’Istanbul. Depuis 2018, la Suisse en fait également partie. Notre pays a certes inscrit l’égalité des sexes dans sa Constitution, mais il reste encore beaucoup à faire dans sa mise en œuvre concrète. Le fait même qu’en Suisse, les femmes continuent de percevoir un salaire inférieur simplement parce qu’elles sont des femmes montre à quel point il est nécessaire d’agir.

En tant que présidente de la Fondation EQUAL-SALARY, je vois toutefois aussi des exemples positifs : des entrepreneuses et entrepreneurs qui vérifient leur entreprise sur une base volontaire. Ils ne veulent pas seulement affirmer, mais aussi prouver que, chez eux, l’égalité salariale est respectée et que leurs employé.e.s ont réellement les mêmes chances.

L’engagement pour l’égalité des sexes ne contribue pas seulement à une vie sans violence pour les femmes et les filles, mais il est tout aussi important lorsqu’il s’agit d’éviter ou de résoudre des conflits. La présidente du CICR, Mirjana Spoljaric, dit à ce sujet : « Ce n’est pas un hasard si la violence augmente là où les droits des femmes et des filles reculent. Là où les conflits persistent, l’égalité des femmes et des filles est compromise. »

Ce n’est donc pas une bonne nouvelle que la Turquie ait décidé, il y a quelques années, de se retirer de la « Convention d’Istanbul ». Mais il y a aussi de bonnes nouvelles : le fait que la Suisse ait adapté son droit pénal en matière sexuelle en raison de la Convention d’Istanbul et protège ainsi mieux les victimes n’est qu’un exemple parmi d’autres.

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